La Campagne des Féals : Scénario Cinquième

Chapitre V : "Mémoires d'outre-tombe"

Après avoir donné ses derniers ordres quant à la gestion courante de Valpugis, et transmis le commandement à un officier digne d'assurer cette tâche, Lucius décide de prendre quelques heures de repos bien méritées, ce à la suite d'une nuit des plus agitées. Ses compagnons mimétiques, après avoir fait leurs prières, dévotions, et autres katas destinés à rééquilibrer leurs énergies, feront de même. Le Basilik les a quitté peu après l'aube pour gagner la forêt de Gueule. Il a remis la lettre qui était destinée à Krel et n'a plus de raison de rester avec le groupe. L'Aspice a évidemment profité de son accès à la chambre du Centurion pour y récupérer tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Elle a tout de même laissé la literie ce qui permet à Lucius de pouvoir dormir du sommeil du juste.
Le réveil est par contre beaucoup moins reluisant. Krel attend déjà, chevaux harnachés et fontes remplies, que ses compagnons le rejoignent pour gagner au plus vite son domaine, en Chimérie. Il a dans l'idée de lever une armée pour aller venir en aide à la Comtesse de Maak. Seulement le nouveau centurion est déjà au rapport pour indiquer au Chevalier à peine réveillé que quelque chose d'étrange s'est produit pendant son temps de repos. L'officier lui demande de le suivre afin de lui montrer ce qui a alimenté son inquiétude. Le Pégasin et la Caladrienne décident de l'accompagner.
Nos mimétiques se rendent donc jusqu'à la villa, complètement ravagée par l'incendie, dont il ne reste que des cendres encore chaudes et fumantes. Le Centurion attire son attention sur des traces d'incendie qui semblent avoir débordé de la zone pour se propager dans la lande, vers la forêt. En y regardant d'un peu plus près, les traces forment une route rectiligne de cendres encore chaudes dont s'échappe de la vermine ... Une Sombre Sente ! Des charognards ! Lucius fait appeler ses autres compagnons. Paarthurnax confirme les conclusions de Lucius, et lui indique que cette route a dû être tracée par des moines Cendresirs, d'anciens Phéniciers désormais rassemblés sous la bannière de la Charogne, et attirés par le bûcher dressé à la demande du Chevalier pour faire moisson de nouveaux morts-vivants ...
Lucius ne perd pas une seconde et se lance de suite à la poursuite des Charognards, suivant la Sombre sente qui s'enfonce dans la forêt, hors de tout sentier forestier.
La progression du groupe dans les taillis et autres futaies est difficile pour le groupe, qui doit marcher aux côtés de leur monture et progresser prudemment, et donc lentement, tout en ne perdant pas de vue une seconde la Sombre Sente. La nuit arrive bientôt pour les plonger dans une obscurité presque totale, alors qu'ils avaient progressé sous une épaisse frondaison qui leur masquait le soleil toute la journée. Ils décident de faire appel à leurs Féals pour échapper au besoin de sommeil et continuer à suivre la menace, qui s'éloigne de plus en plus, en direction des montagnes, et de la Chimérie. Lucius, Pelor, et Krel qui marchent à un rythme digne d'une marche forcée, parviennent les premiers à rattraper les Charognards. Ils se préparent à l'assaut par des prières à leurs Féals (pour se protéger du feu ou améliorer leurs armes contre leurs ennemis), attendant que leurs compagnons les rejoignent. L'aspice, le Draguéen, et La Caladrienne arrivent enfin, et se préparant à leur tour à combattre, attirent l'attention des moines qui fondent sur eux sans attendre, les mains enflammées ! Les nouveaux charognards (une huitaine), eux, mettent plus de temps à se mettre en ordre de bataille, mais avec la précision et l'ordre si caractéristique des soldats grifféens. Les attaquants commencent à pleuvoir de la part des mimétiques. Flèches de la part de l'Aspice et du Pégasin, et un impressionnant "cri qui tue" de la part de la Caladrienne. Les moines sont touchés, mais pas abattus. Ils répliquent alors par une combustion spontanée sur chacun de leur assaillants. Le Pégasin en sort indemne, la Caladrienne avec quelques brûlures, mais S'taria est gravement blessée. Elle disparaît d'ailleurs peu après du théâtre du combat ... Tout comme le Draguéen, qui de toute façon n'était pas très enflammé (c'est le cas de le dire) par la situation. Le Chimérien, le Pégasin et le Grifféen (avec son fidèle Lion Blanc) chargent ! Ils éliminent assez facilement les moines désormais moribonds, toujours soutenus par les cris de la Caladrienne. Les autres charognards adoptent alors une position défensive. Sans les moines, ils se savent condamnés... Une nouvelle charge furieuse des trois mimétiques, sous les traits de la seconde ligne, leur permet d'enfoncer la première (la Caladrienne avait affaibli l'un de ses éléments par un nouveau cri). Les charognards sont balayés jusqu'au dernier.
Les mimétiques se voient contraints, maintenant qu'ils ont atteint leur objectif, de continuer leur chemin pour s'éloigner de la Sombre Sente (qui ne tardera pas à disparaître mais son voisinage, ainsi que les corps carbonisés des charognards, reste très peu accueillant ...) pour enfin faire halte dans un coin tranquille afin de permettre aux chevaux de se reposer (et à quelques membres du groupe de faire de même). Seulement le répit n'est que de courte durée alors qu'ils aperçoivent une bête volante dans le ciel, sous la lune gibbeuse. La bête décrit des cercles autour de leur campement, jusqu'à finalement se poser devant eux. C'est un Griffon majestueux ! Il lève sa patte, comme pour griffer le Chevalier au Lion Blanc (un don magique ou une attaque ?) et c'est alors que le Féal pousse un cri strident, inhumain, des plus horribles. Les mimétiques se retrouvent alors incapable de produire un son ... Le Draguéen décide subitement à charger le féal, canne en avant ! Le Pégasin se prépare à son tour à recevoir le coup de griffe du Féal ... Le Griffon déchire son bouclier et manque de lui sectionner le bras ! Tous se saisissent alors de leurs armes pour l'attaquer ! Le Grifféen attaque le premier, mais son coup d'épée manque la bête, qui prend son envol et les défie à quelques mètres du sol. Une flèche habilement tirée par l'Aspice glisse sur la pelisse du monstre. Le Draguéen, qui a déployé ses ailes, attaque à son tour et parvient à coincer sa canne dans le bec du Féal. Le Chimérien, qui n'attendait meilleure occasion, plonge son espadon dans la gueule de la bête. Un trait du Pégasin blessé n'égratigne même pas le Féal. La Caladrienne se trouve tout autant impuissante devant un tel adversaire. Le Griffon noie alors les mimétiques sous des nuées de vermines qui s'empressent de leur ronger la peau et de s'immiscer dans tous les orifices disponibles ... Ils risquent d'être complètement dévorés en l'espace de quelques secondes ! Mais le Chimérien redouble de vigueur et enfonce son épée plus profond encore dans la gueule du Féal. La pointe ressort par son échine ... La bête s'effondre lourdement sur le sol et révèle son véritable visage, celui d'une Manticore ! Tous sont blessés, à des degrés divers, mais la Caladrienne accomplit magistralement son office. Ils comprennent alors que la Manticore qu'ils ont affronté il y deux jours était un leurre, un simulacre créé par ses pouvoirs néantiques. Celle-ci était la vrai, et ils ont bien failli succomber. Ils décident de quitter les lieux sans attendre et de ne faire halte que quand ils seront loin de la dépouille du monstre. Après une pause symbolique ils reprennent leur chemin vers la Chimérie.
Le jour suivant les mimétiques rejoindront le sentier qui mène à la montagne et au col qui sépare l'Empire des Royaumes. Ils feront halte pour la nuit dans un village de bûcherons qui les accueilleront avec simplicité mais dignité. Contre quelques menus soins dispensées par la Caladrienne ils se verront offrir des provisions pour leur voyage. Celui-ci prendra encore trois jours pour arriver enfin sur les terres de Krel, ayant dû en chemin payer leur écot à la tribu de montagnards qui garde le col. Les mimétiques sont reçus au manoir, une forteresse aux murs épais et froids qui domine un passage de landes où ne figure que quelques champs de haricots, un moulin à eau, un four, et une ferme fortifiée. Krel décident d'organiser un banquet le soir même où il conviera sa fratrie, et ses fidèles chevaliers.