La Campagne "La Boca Del Diablo" (3)

Chapitre III "L'Avocat du Diable"

Décimus 1667 - Castille

Konrad reprend contact avec les Chevaliers de la Rose et de la Croix en début d'après-midi dans l'échoppe de vins et spiritueux. Il sera conduit hors de la ville par deux chevaliers en compagnie d'un autre indésirable, lui aussi vivement recherché par l'Inquisition, Fritz Johannsen, un philosophe libertaire plaidant pour une approche déiste de la foi et de la religion, ce qui en fait un ennemi désigné du clergé vaticin. Les Chevaliers chargent Konrad de protéger l'intellectuel durant leur voyage qui les mène vers une commune destination, Altamira, Johannsen souhaitant regagner au plus vite l'Eisen , puis Vendel, pour y publier ses dernières thèses (en territoire protestataire, afin d'éviter toute censure). Konrad, lui, attendra ses compagnons à Altamira jusqu'à ce qu'ils aient terminé leur enquête dans la Cité Vaticine et pensent enfin à réaliser leur objectif principal : réaliser l'expédition vers la Boca del Diablo.
Pendant ce temps, l'Avalonienne , la Castillane, le Vodacci, et l'Ussurane (Amaury attend ses compagnons à la taverne de la Ligue) se risquent à aller faire leurs emplettes dans le quartier des forgerons et des ferronniers afin de surveiller l'échoppe du forgeron à l'emblème de la Licorne, instigateur présumé du trafic de fausse monnaie en Castille. Alors que Miss Spencer s'achète des flèches et que Léonora flâne l'air quelque peu dans la lune, Enzio prend contact avec la pègre, ce qui lui permet de rencontrer les individus qui disséminent les fausses pièces dans l'économie locale. Il découvre d'ailleurs qu'il ne s'agit pas que de doublons, mais aussi de guilders … et que les têtes de ce complot sont des nobles montaginois !
Svetlana, la seule à surveiller assidûment la forge, remarque la visite d'une étrange dame en noir, vraisemblablement une montaginoise, et repart, après sa discrète entrevue matinale, encadrée par une poignée de malandrins. Elle entreprend de suivre, seule, la dame et ses sbires jusque dans le quartier des bouchers et tanneurs, des plus malfamés. Elle s'installe dans la taverne du coq rouge, là où se sont glissés la dame et ses suivants. Elle entend alors une conversation entre la montaginoise et une personne dont elle reconnaît la voix : Mathilda, la nièce de l'avalonienne !
Enzio, Léonora, et Miss Spencer finissent par s'apercevoir de l'absence de leur amie Ussurane qu'il avait laissé devant l'échoppe du forgeron. Heureusement le Vodacci ne met pas longtemps à retrouver la trace de Svetlana. Il la suit avec Miss Spencer tandis que Léonora se charge d'aller chercher Amaury. Les deux font mine de passer pour des amoureux tout en surveillant la taverne. Ils repèrent un bouclier eisenör qui guette les alentours de la fenêtre de la chambre des dame et damoiselle. Une fois tout le monde réuni, Svetlana est rattrapée à la sortie, et le groupe tombe d'accord sur le fait qu'une attaque en règle de la taverne serait une très mauvaise idée (une trentaine de vilains soudards liés à la pègre, un bouclier eisenör, et une montaginoise que beaucoup pensent être une sorcière Porté …). Enzio se propose donc d'aller donner tout ce petit monde à la Police Royale, puis de les dénoncer anonymement à l'Inquisition. Le Vodacci se rend donc au siège de la police (qu'il connaît si bien …) et rapporte toutes ses découvertes en n'omettant pas de charger la veuve noire montaginoise, Tarentelle (c'est sous ce nom que Amaury la connaît à la cours de Montaigne) et la pègre vaticine pour leur implication dans le trafic de fausse-monnaie. Comprenant que le chef de la police doit avoir des liens avec l'espionne montaginoise, et manquant de mettre sérieusement en danger ses compagnons par la phrase de trop (il est coutumier du fait !...), il comprend qu'il vaut mieux déguerpir sans délai …
Le groupe quitte donc la ville pour Altamira dans l'après-midi, sans certitude quand à l'issue de leur dénonciation (c'est Enzio qui se déguise pour glisser la lettre anonyme dans la « Bouche de Lion » du Saint Office). Ils finissent par retrouver Konrad en milieu d'après-midi, sur les chemins vicinaux qu'ils ont choisi d'emprunter pour échapper aux patrouilles de l'armée castillane. Ils sont malgré tout remarqués par des paysans qui ne voient pas d'un très bon œil des étrangers qui battent la campagne, à travers champ. Nos compagnons les font fuir facilement mais leur voyage risque d'être plus délicat que prévu. Ils dorment à la belle étoile et reprennent leur chemin vers la Forêt des Démons. Mais ils sont rattrapés dans la journée par une escadre d'une douzaine de soldats à cheval. La confrontation est inévitable. Les spadassins castillans sont aisément défaits et nos compagnons profitent de leurs chevaux pour gagner leur destination au plus vite. Ils passent une seconde nuit dans la Forêt des Démons et voient leur nuit écourtée par l'apparition d'un esprit diabolique incarné dans le corps d'un grand cerf. Le groupe se ligue pour vaincre la bête démoniaque qui demandait trois sacrifices au nom de Légion. Nos compagnons repartent sans attendre à l'aube et gagnent la côte en fin d'après-midi. Amaury utilise la sorcellerie Porté pour se téléporter sur leur bateau qui mouille de l'autre côté du fleuve, dans le port eisensör de Stärcke. Le galion légendaire arrive en pleine nuit pour embarquer tout le monde et arrive en Eisen au petit matin. Johannsen les quitte pour continuer son voyage vers la Vendel.
Tandis qu'Amaury profite de la proximité du domaine de Sicée pour ramener son oncle en Montaigne (à la demande de Dame Jamais Sicée de Sicée), les autres profitent de leur séjour pour chercher des informations et parfaire leurs compétences. Léonora lit assidûment le journal du capitaine Mendes, Miss Spencer et Svetlana apprennent les subtilités de l'art des soins animaliers auprès du capitaine vétérinaire de l'école de cavalerie de Stärcke, et Konrad tente de rassembler des documents sur l'ancien domaine de sa famille (désormais intégré dans la province de Sicée) et les mines de Dracheneinsen qu'il recelait. Seulement les preuves sont rares (elles ont disparu ou ont été brûlées pendant l'occupation castillane lors de la Guerre de la Croix), et même notre barde avalonienne a bien du mal à trouver des livres sur les légendes locales (les Lorelei en particulier).
Amaury, une fois arrivé sur place, prend pleinement conscience de ses nouvelles prérogatives (Dame Jamais Sicée de Sicée l'a nommé Marquis du domaine de Montsange en lieu et place de son oncle …) et doit donné nombres d'ordres afin de désamorcer le conflit avec les rebelles eisenörs. Il repart non sans se laisser les moyens (par la sorcellerie Porté) de donner de nouvelles directives si cela est nécessaire durant son absence.
Konrad parvient à décrocher une entrevue avec l'Eisenfürst, un jeune homme désabusé et malade (il apprendra qu'il a lui aussi survécu à la peste blanche par la grâce d'une Lorelei, tout comme lui …) mais qui se montre ouvert quand le fier cavalier lui parle d'Amaury comme d'un montaginois qui serait en mesure d'écouter et d'opérer une détente entre la Montaigne et l'Eisen (pour ce qui est de leurs deux territoires en tout cas …). de plus il possède les anciens plans des mines, et a sauvé des livres sur les légendes locales (et donc les Lorelei, qui sont des Sidhe, des Sirènes des Fleuves, capable de guérison mais aussi d'attirer des hommes à une mort certaine). Il accepte l'idée d'une futur entrevue avec Amaury.
Une fois revenu en Eisen, l'entrevue a lieu, et chacun accepte de faire ce qui est en son pouvoir pour désamorcer le conflit (Amaury demande aux soldats d'être plus magnanimes et Stärcke s'engage à parler à la résistance pour qu'ils cessent leurs exactions, l'eisenfürst n'ayant pas caché son soutien pour leur mouvement) et ils s'accordent sur un partenariat pour rouvrir l'exploitation des mines de Dracheneisen sur le territoire de Montsange, à leur profit partagé. Tout le monde se quitte dans des termes plus qu'encourageants.
Il reste maintenant à reprendre leur quête du plan des récifs du Diable, alors que le professeur Formosa se trouve toujours enfermé dans la forteresse de la Dent du Loup ...

Et pendant ce temps là, le Vodacci complote tranquillement sur le navire en mémorisant chaque rivet, chaque bout, et s'entraîne assidûment à l'arme lourde.

Il se fait si discret qu'on ne le remarque qu'à peine.