Extraits du journal de LV
3 julius 1668, sur la Nymphe des mers
La brume était épaisse, insondable, presque surnaturelle. Malgré tout, le Capitaine Mendes est venu me chercher pour prendre la forteresse d’assaut. (...)
J’ai rejoint l’une des deux chaloupes, aidée par Edgar. La traversée s’est faite sans problème et dans le silence. Lorsque nous avons atteint la grève, les marins ont tiré les embarcations au sec tandis que nous nous préparions à escalader la paroi abrupte. Je n’ai pas senti une très grande préparation et j’ai confié mes doutes à Edgar qui n’a rien pu pour me rassurer car il n’a pas compris le plan. A vrai dire, nous doutions qu’il y ait eu un plan.
C’est le chevalier Aquiño qui a grimpé en premier et nous a lancé des cordes. Nous avons fini par arriver sur le petit plateau. Là, le Capitaine a souhaité envoyer un petit groupe attaquer le fanal et le reste de l’escouade sur la forteresse. Edgar et moi nous sommes portés volontaires. Le Capitaine nous a prouvé sa confiance en nous adjoignant Ben, un marin assez récalcitrant que Willy a dû convaincre.
Edgar et moi nous sommes acquittés de notre tâche sans aucun problème. J’ai assommé pour de bon le garde profondément endormi, après quoi nous l’avons ligoté et bâillonné. Nous sommes retournés ensuite vers la forteresse. Là, nous avons été très surpris de constater que l’assaut n’avait toujours pas été donné et qu’on nous attendait. Décidément, je n’avais toujours pas compris le plan.
Il y avait apparemment des discussions au pied des remparts. Notamment sur la présence d’un aigle en pleine nuit alors que Nastya avait disparu, puis de la réapparition de celle-ci, nue…
Le Capitaine a eu bien du mal à faire avancer la troupe mais nous avons fini quand même par monter à la tour la plus proche. Willy et le chevalier Aquiño en premier, pour faire le ménage. Edgar et moi suivions de près. Tandis que les autres allaient s’en prendre aux gardes de faction, le montaginois et moi avons décidé de mener la mission : secourir les prisonniers. Nous étions presque arrivés à la porte des geôles quand les autres se sont fait repérer : la mêlée s’est engagée. Edgar a tenté de défoncer la porte en vain. J’ai tenté une autre approche : faire croire au garde que la menace immédiate était éliminée et le faire sortir pour aider ses camarades. La ruse a échoué quand le garde s’est aperçu qu’Edgar se tenait prêt à bondir. Le castillan a alors refermé la porte. Mais apparemment, un incendie s’est déclenché dans la prison car la porte s’est mise à brûler. Je me suis jetée dessus. Au même moment, Edgar a réussi à placer un estoc qui a fait mouche et étalé le garde. Nous pouvions entrer. Le Capitaine a voulu nous rejoindre mais nous lui avons indiqué qu’il serait plus judicieux de venir en aide à son équipage : des lanciers ont quitté leur baraquement et fondaient sur les marins.
Je n’ai pas eu le temps de prendre les clefs sur le corps du geôlier que quatre gardes nous attaquaient. J’en ai éliminé un et énervé un deuxième, le temps pour Edgar de venir m’aider. Toute la forteresse était à présent aux proies des flammes. Cette fois, je me suis emparé des clefs et ai ouvert les cellules une par une. Nous avons fait sortir les prisonniers, les plus forts aidant les plus affaiblis à quitter le bâtiment.
Dans les cellules se trouvaient 16 condamnés :
* Un vieil homme très maigre et marqué de nombreuses cicatrices certainement reçues pendant des combats. Il a les cheveux ébouriffés et les yeux verts. Son origine est certainement ussurane.
* Un homme carré, avec des cheveux noirs et le corps recouvert de cicatrices rituelles formant des symboles. Certainement un avalonien.
* Un prêtre castillan.
* Le général Orduno de Castille.
* Le professeur Formosa de Castille.
* Une jeune fille très belle mais albinos à l’apparence très famélique. Son origine est inconnue.
* Un montaginois dont la main droite a été tranchée de manière assez peu professionnelle. Il s’agit certainement d’un sorcier Porté.
* Deux officiers montaginois.
* Un poète castillan.
* Un prêtre de campagne castillan.
* Un mercenaire eisenör à la musculature impressionnante. Il est enchainé et ses fers sont soudés.
* Un alchimiste castillan.
* Un médecin castillan.
* Un philosophe athée castillan.
* Un prêtre castillan défroqué.
Nous avons rejoint les autres et emmené tous les prisonniers jusqu’aux chaloupes puis au navire.