Scénario : " Ils sont venus de très loin ... " (2)

Suite du scénario avec le groupe de Romilly.

D'autres personnes avaient, pour des raisons toutes aussi personnelles que singulières, décidé de venir passer ce week-end du 15 août dans la région de Florac. C'est ainsi que malgré les intempéries (l'orage faisait toujours rage dans la région ...) un géologue, le docteur Boulard (venu faire des relevés dans la région), un lieutenant en permission (venu pour chasser hors de la période légale ...), et un faux couple venu se mettre au vert composé d'un escroc et d'une espionne, se sont retrouvés ce samedi 14 au matin dans l'unique bar -épicerie-station service-auberge ouvert de Florac. A peine le temps de faire connaissance qu'ils étaient témoins des conversations et inquiétudes des notables. Un journalier était parvenu à s'échapper de la ferme où il travaillait alors que ses employeurs s'étaient fait enlever. Seulement, alors que le groupe se décidait à aller interroger le rescapé, ses propos révélèrent des plus fantasques et incohérents en ce qui concernaient l'identité, voire même la nature des ravisseurs : des monstres volants à tête de choux-fleur ... Ce qui était sûr, c'est la compagnie de gendarmes partie à la ferme la veille au soir pour tenter de démêler l'affaire n'était pas revenu ...
C'est ainsi que le maire de la ville, désespéré de ne pas voir les gendarmes revenu en fin d'après-midi, et étant dans l'incapacité de prévenir qui que ce soit à cause de l'orage (le téléphone est coupé ...), décide de demander au lieutenant d'aller à leur rencontre, à la ferme. Les autres demandent à l'accompagner, le géologue est en effet un homme de terrain et l'escroc s'est présenté en tant qu'enquêteur privé ... le groupe improvisé se rend donc à la ferme malgré l'orage, le lieutenant sur sa moto flambante neuve, et les trois autres dans la Ford T du géologue. La ferme se révèle bien vide d'occupant, si ce n'est la fourgonnette des gendarmes lacérée et le corps de l'un des agents de la force publique mort, le crâne décalotté et le cerveau absent ... De nombreuses traces de lutte témoignent de lutte à l'intérieur de la maison, mais aucune trace. Le groupe décide de pousser un peu plus dans la montagne, mais ils ne trouvent que des maisons ou des bergeries vides (enfin pas tant que cela, l'escroc parvient à saisir quelques bas de laine remplis de lingots et de louis d'or). Ils décident à défaut d'une piste de retourner à Florac.
De retour pour faire leur rapport au notables, le groupe a la grande surprise de voir une voiture décapotée et couverte de lacérations, avec au volant un lieutenant-colonel du 2ème Bureau, et un pharmacien, rescapés eux aussi d'une formidable escapade dans la montagne, où leur ami pilote avait lui aussi été enlevé par des créatures volantes, et de leur confrontation ils avaient récupéré deux étranges tubes métalliques qui crachaient des éclairs ...
Les deux militaires ne tardent pas à partager leurs informations et décident de prendre sérieusement l'affaire en main. Ils vont d'abord prendre tout ce qui leur est nécessaire dans l'armurerie de la gendarmerie (à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels !), et tout le groupe (les deux réunis) prend la route d'Aumières.
Seulement le temps est des plus calamiteux, et les coulées de boue ont raison des réflexes du lieutenant-colonel, toujours au volant de la Bugatti. Dans un virage serré la voiture dérape, glisse vers la Ford T qui la suit, et l'entraîne dans le ravin, sur le côté de la route. Le pharmacien et le docteur parviennent à sauter du véhicule avant la chute, mais pas l'espionne, l'escroc, et le le lieutenant-colonel ... Heureusement le lieutenant, qui était en tête avec sa moto, arrive à la rescousse pour sortir tout le monde de ce mauvais pas. Le docteur fait par contre un mauvaise chute, à son tour, alors qu'il tente de récupérer son matériel. Le pharmacien soigne tout ce beau monde avec les moyens du bord, mais ils ont tous besoin d'être hospitalisés. C'est à ce moment que le lieutenant, descendu à son tour pour récupérer le plus matériel dans les véhicules, découvrent des armes et les bas de laine dans le sac de l'espionne. Il demande alors des explications et tout semble à ce moment tourner au règlement de compte mafieux à grand renfort de pruneaux (le docteur en rajoutant une couche en demandant qu'on lui rembourse sa voiture). le Lieutenant-colonel, dans un sale état, négocie pourtant avec l'espionne et son escroc de faux mari pour qu'ils lui (enfin à l'armée, la grande muette ...) doivent de menus services et lui fournissent des renseignements, en échange de son silence (il avait reconnu l'espionne depuis le début mais n'a rien dit). l'équipée dans la montagne, à la recherche des disparus, est en tout cas bien finie ...
L'armée (aidée par le lieutenant et par les conseils éclairés du géologue) arrivera le lundi pour constater, après avoir écumé toute la montagne, que des mines ont bien été exploitées et les galeries volontairement effondrées. On avait du sûrement chercher des résidus de la pluie de météorite de 1842 ... Au final 27 personnes manquaient à l'appel, dont 11 gendarmes. un seul corps avait été retrouvé, un enfant sauvé, et seulement trois adultes rescapés, dont un à moitié fou, et deux autres qui ne parleraient pas de ce qu'ils ont vu, ce week-end là, durant un terrible orage, dans le Gévaudan ...

Merci à tous pour ce sympathique après-midi qui a vu la rencontre à ma table de Cthulhu des Rémois de Dés Monstres & Merveilles et des Aubois de "Rôlistes jusqu'à l'Aube" de Romilly !