Cela faisait bientôt une heure que Tarasq patientait en compagnie du nosferatu dans cette cave sordide. Le sang chaud de son clan commençait à éveiller la bête.
-« Bon Serwën, c’est long! »
-« Patience Tarasq. Le caïnite que nous venons chercher est très méfiant. »
-« Méfiant ?! Complètement taré tu veux dire !! Tu veux que je te rappelle ce qu’il a encore fait il y a 3 nuits à l’Elysium ? Un cinglé de première ce clown ».
Un sourire se dessina sur le visage du nosferatu.
-« Avoue que c’était drôle quand même, t’as vu la tête de Zeram à ce moment là ».
-« Wahou arrêtes çà. Je ne croyais pas que c’était possible mais t’es encore pire quand tu rigoles » s’horrifia Tarasq en découvrant la face hilare de Serwën. « Écoute je veux pas remettre en question les qualités de ton clan mais je crois qu’on est pas à la bonne adresse. »
-« En effet, nous ne sommes pas à la bonne adresse si tu entends être à son refuge ».
-« Quoi ?! » s’écria Tarasq «On patiente comme deux glandus dans cette cave depuis une heure pour de la merde !! »
-« Je vois bien là pourquoi ton sire t’as choisi. Ne t’inquiète pas nous ne sommes pas là pour de la… pour rien. Son refuge est désert depuis plus d’une semaine et dans ce quartier c’est le seul endroit où un caïnite pourrait trouver un sommeil tranquille. Et avant que tu me demandes pourquoi ce quartier plutôt qu’un autre. N’as-tu pas remarqué tout ces feux rouges peints en bleu ? De plus aucune chance de croiser un enfant dans ce quartier. »
-« Tu veux que je te dise à mon avis tu fréquentes trop Penny. Non sérieux c’est pareil à chaque fois, qu’est-ce que vous avez tous avec çà ? »
-« Avec quoi ? » s’interrogea Serwën.
-« Avec cette phrase à la con sérieux. Si tu cherches Penny va en sens contraire des traces des souliers là où le rouge a viré au bleu ».
-« C’est l’adresse qu’il donne. »
-« Non mais tu plaisantes là ? Tu fais confiance aux propos d’un dément ?! »
-« Tu es bien jeune mon ami Brujah, saches que les lunatiques ont un comportement à première vu illogique mais qu’il est dicté par nous dirons des « lois et des règles » qui nous échappe tout simplement. » Serwën commença à fouiller dans ce repère où semblait régner le chaos. Le nosferatu trouva bientôt ce qu’il cherchait « Tiens lis çà sa te feras passer le temps et comprendre un peu mieux pourquoi nous sommes là »
Tarasq regardait avec interrogation le livre que lui tendait Serwën. Le brujah soupira et s’empara du bouquin et l’ouvrit à la page du marque page.
Lundi : Le voisin m’en veut c’est sûr je l’ai vu il était devant son ordi à 22h31 oui oui 31 comme par hasard. Il faut mettre fin à ce complot. Lundi faut couper le courant impérativement ou bien sa tête je verrais le moment venu.
Mardi : Offrir le cadeau à Zeram.
Mercredi : la toile appellera c’est sûr je sens déjà l’appel.
Jeudi : Tout le monde sait ce qu’il se passe le jeudi. Penser à trouver un balai quand même ou un truc poilu.
Vendredi : Le rat et la colère viennent voir la lune….. Mouais en tout cas s’ils se pointent à 31 ils pourront toujours courir.
Samedi : Réception chez Magdalena (il parait qu’elle fait des animaux de contrebande). Penser au petit suisse.
Dimanche : La lune au dessus de moi m’a confié que le dimanche serait une invention des lutins. Faire très attention le dimanche.
« Ceci n’a pas d’intérêt commence ici » Serwën pointait une page plus ancienne.
15 mars 1948 :
Aujourd’hui je suis de retour à Troyes. Et ouais qui aurait cru ça. Moi qui avais fuis cette ville. Tout le monde se moquait de moi ici. Tout ça parce que je suis différent, à cause de « mon problème ». Est-ce que c’est de ma faute à moi, si je suis malade ? Bref de toute façon tout ça est loin. Pis c’est pas moi qui à décidé de venir ici, c’est le cirque. Eux au moins ils me comprennent c’est ma famille maintenant.
Je suis quand même bien content d’être rentré. J’ai pu revoir le Dr Martin j’en avais bien besoin. Il m’a donné le nom de ma maladie. Il parle de Schizomachinchose. Moi ça m’importe peu, tout ce qui m’intéresse c’est de guérir. Il m’a dit qu’une bonne thérapie serait de tenir une sorte de journal. J’y écrirais mon ressentit, le déroulement de ma journée ou encore un discours à moi-même. L’important selon lui c’est que je m’exprime et évacue ce que j’ai en moi dans mon inconscient. J’ai pas bien compris ses histoires. Bon aller je vais m’arrêter là pour aujourd’hui.
16 mars 1948 :
Aujourd’hui c’était notre première représentation. Et bien on peut dire que je trouve cette ville toujours aussi chaleureuse, c’était disette à l’entrée. Mr Loyal nous a dit qu’on ferait la sortie des écoles demain pour « ameuter l’client ». Lui et l’argent c’est une grande histoire d’amour.
En même temps je me dis que c’est pas plus mal. Les crises sont intenses aujourd’hui, j’ai vraiment du mal à me concentrer. Les autres ne comprennent rien à ce que je dis. Je sais pas si c’est le fait de retourner ici qui me joue des tours mais pour la première fois, j’ai vu dans leur regard du mépris.
17 mars 1948 :
J’ai été mauvaise langue ce soir on a eu pas mal de monde. Il y avait pas mal d’enfants. On a déjà même des habitués. J’ai remarqué cet étrange personnage hier, il était encore là aujourd’hui. Il riait aux éclats pendant mon numéro. Pourtant c’était le même qu’hier. Bon j’avoue c’était beaucoup plus laborieux mais mes crises s’intensifient. Pendant mon numéro j’entendais comme un murmure dans ma tête. Je n’arrivais plus qu’à me concentrer sur le rire de cet inconnu. Bref j’espère que sa ira mieux demain parce que je me fais engueuler par Mr Loyal (il m’a traité de débile). J’aime déjà pas être dans cette ville mais si les miens commence à s’y mettre aussi c’est sur sa va pas arranger mes crises !!
18 mars 1948 :
Aujourd’hui les satanées voix sont très fortes, elles obscurcissent mon jugement. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive j’ai comme l’impression qu’elles veulent me pousser à faire quelque chose. Ça devient dur après Mr Loyal c’est mon collègue Pierrot qui veut plus me parler. Il dit que je fais n’importe quoi que je ne suis pas dans le numéro. J’ai l’impression de faire un bon de 25 ans en arrière. J’ai pas trop envie d’écrire ce soir je ne sais pas pourquoi la seul chose que je veux c’est aller regarder la lune.
19 mars 1948 :
Aujourd’hui mon grand fan est revenu. Et devinez quoi ? Il avait une casserole bleue sur la tête. Oui, oui vous avez bien lu. BLEUE !!! Au début je me suis dis : « Bleu faut avoir un grain pour mettre du bleu sur la tête ». Et puis j’ai compris les voix m’ont expliqué. On dit toujours le calme avant la tempête. La tempête ça vient du ciel. Et un ciel calme c’est bleu. C’est clair comme de l’eau de roche (tiens c’est bleu aussi ça, c’est un signe). C’est un avertissement. Demain va falloir faire gaffe !! Il faut que je me méfie du cirque ils commencent à me regarder bizarre, à chuchoter dans mon dos.
20 mars 1948 :
Je m’étais trompé. Le danger ne venait pas du cirque. Encore une fois les saintes voix m’ont éclairé. Ce putain de gamin je l’avais pas remarqué au début. Il croyait me duper mais on ne me l’a fait pas à moi. Je vous laisse deviner. Et ouais il portait un putain de maillot rouge. Rouge comme par hasard la couleur de brique. Je ne développe pas c’est évident, vous aurez compris. J’ai décidé de le suivre. Et là BAMF cet enfoiré qu’est-ce qu’il fait ? Il se couche à 22h31, non non pas 22h30 ou 22h32. Mais moi j’ai vu clair dans son jeu. Je ne suis pas stupide. 31 ça fait 3 et 1. Ça correspond comme par hasard au positionnement des lettres C et A. Et qu’est-ce qui commence par CA ? Je vous mets dans le mille. CACHER. Ce petit salopard à des choses à cacher et les voix m’ont dit ce que c’était : il me veut du mal.
21 mars 1948 :
Proverbe d’aujourd’hui fallait pas faire le malin. Ce foutu marmot était encore là ce soir avec son sourire arrogant. Ben j’aimerais bien le voir rire encore maintenant que sa tête repose à 5 mètres de son corps.
J’ai croisé à nouveau mon fan ce soir. Comme à son habitude il riait aux éclats. On a discuté ensemble un bout de temps. J’ai pas bien tout compris. Il m’a dit qu’il me ferait bientôt un grand cadeau. Un cadeau qui se mordille de génération en génération. Et que j’étais très chanceux car mon cadeau comporte une petite modification. Que ça serait le vrai don du grand Farceur, pas une simple laisse.
22 mars 1948 :
Aujourd’hui ça a fait tilt. Je me suis rappelé que le Dr Martin avait une rose sur son bureau. Et le rose c’est un dérivé de quoi comme par hasard ? DU ROUGE !! Et là je me suis rappelé avoir regardé ma montre lors du début de l’entretien et il était ? 13h31. Autant dire tout de suite que je suis allé lui rendre visite. Et bien vous me croirez vous me croirez pas, moi qui penser qu’il avait toujours eu un balai dans le cul pour se tenir si droit. Et bien pas du tout, au début j’ai crû en cherchant mais c’était que sa colonne vertébrale. Bref il en aura plus besoin.
J’ai encore croisé mon fan il m’attendait devant chez le Dr Martin. Il m’a dit de me reconcentrer sur les mioches se sont des êtres perfides. Il m’a dit que dans deux lunes il me donnera mon cadeau, je suis impatient.
Tarasq commença à faire défiler les pages les unes après les autres ne découvrant qu’une histoire de meurtre plus sordide que la précédente à chaque page.
15 mars 1949 :
Aujourd’hui je suis de retour au Pelligrissimo. Et ouais qui aurait cru ça. Moi qui avais fui ce cirque. Tout le monde se moquait de moi ici. Tout ça parce que je suis différent, à cause de « mon problème ». Est-ce que c’est de ma faute à moi, si je suis malade ? Bref de toute façon tout ça est loin. Pis c’est pas moi qui à décidé de venir ici, c’est la lune. Eux au moins ils me comprennent c’est ma famille maintenant.
Tarasq eût à peine le temps de finir la page qu’une main sortit de l’ombre et lui rafla le journal. Penny se dressait devant lui.
-« Touche pas à mes affaires ».
-« Ha Penny on voulait te voir, on a un message important à te transmettre. » Serwën marqua une pause le temps d’avoir toute l’attention du caïnite. « Tu te rappelles tes collègues du sacre ? »
-« Ouais.»
-« Et bien je pense que tu devrais aller à Berlin, il semblerait qu’ils aient besoin de toi. »
-« Mouais, Par contre je vous préviens vous vous repointez à 22h 31 la prochaine fois et la seule chose que vous verrez c’est votre esprit s’enfoncer dans la folie. Vous avez eu de la chance que je sache que les farfadets ne se transforment qu’en personne que l’on ne connait pas sinon je serais jamais apparu à vous» répondit Penny.
Tarasq éclata de rire
-« T’es qu’un pauvre fou Penny, tu sais ça ? » s'esclaffa le brujah
-« Tu peux rire si tu veux, ça ne fait rien. Crois-tu que tu es plus malin que le pauvre, le misérable dément ? Mais réfléchis à ça : tu es une chose morte, comme moi. Tu es mort et tu es né à nouveau. Ce qui nous rend différent ? Simple : Je me souviens de ce que j’ai vu lorsque j’étais vraiment et totalement mort. Si tu l’avais vu, tu serais fou, toi aussi. » Balança Penny en disparaissant dans les ombres.
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Sujet: PENNYWISE, CLOWN MALKAVIAN 
Sam 5 Fév - 8:33
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