Dead of Winter est un jeu qui fait un tabac aux Etats Unis. Il faut dire que, tout comme Zombicide ou Zombie 15′, il est porteur d’un thème à la mode: les … zombies!!! Et ce thème est très bien représenté dans le jeu grâce à l’ambiance graphique à la « White Stripes« : en noir/rouge/blanc et surtout grâce aux textes sur les cartes croisée des chemins qui sont jouées en général une à 2 fois par tour. Et là déjà un grand chapeau aux auteurs du jeu qui ont écrit plus d’une centaine de cartes avec des textes d’ambiance se mariant super bien à l’effet qu’ils déclenchent et apportant une ambiance particulière et réussie. On est réellement au sein de film d’horreur à frémir au moindre événement ;-)
Mais ce n’est pas tout (d’ailleurs, le thème, et c’est heureux, ne suffit plus à faire le succès, il faut quelque chose derrière!), la grande particularité de Dead of Winter est d’être un jeu semi-coopératif … qui marche!
Petit rappel de ce qu’est un jeu semi-coopératif: les joueurs ont un objectif commun qu’ils doivent atteindre sinon ils perdent tous ensemble. Mais ils ne gagnent pas ensemble et un seul joueur l’emportera. Le danger de ce type de jeu est que les joueurs se sentant largués vont saboter le jeu pour que tous les joueurs perdent « quitte à perdre, autant perdre tous ensemble ». 9 parties sur 10 de ce type de jeu finissent comme ça et c’est assez frustrant.
La particularité de Dead of Winter est d’introduire 2 mécanismes qui vont atténuer cette tendance:
1) Chaque joueur a un objectif personnel secret.
Si le groupe atteint l’objectif commun et que le joueur atteint son objectif personnel, il gagne la partie. Le truc c’est que si plusieurs joueurs atteignent leur objectif personnel ainsi que l’objectif commun, ils gagnent tous. L’aspect collaboratif du jeu est donc accentué car les joueurs ne savent pas où en est chaque joueur avec son objectif personnel et va veiller à atteindre le sien tout en aidant le groupe à atteindre le sien également. Ce n’est d’ailleurs absolument pas grave de gagner avec un autre joueur.
Dead of Winter présente un assez gros paquet d’objectifs personnels (je dirais environ 35 cartes, c’est un peu plus que pour Troyes ;-) ) ce qui va varier vos parties considérablement. Bien vu et chapeau pour l’imagination. Juste un petit bémol quant à l’équilibrage, certains objectifs personnels étant plus simples à atteindre que d’autres.
Pour ce qui concerne les objectifs commun, le jeu en propose 10, et même si c’est beaucoup moins que les objectifs personnels, c’est déjà très bien pour un jeu qui aurait pu n’en proposer qu’un seul. Bravo!
2) Le traitre
Pour distribuer les objectifs personnels, on va en piocher autant que le nombre de joueurs x 2, puis y ajouter une carte objectif traitre. On va ensuite distribuer 1 objectif personnel par joueur à partir de ce paquet mélangé. Autrement dit, il y a environ 1 chance sur 2 qu’il y ait un traitre dans la partie. Cela va générer une ambiance suspicieuse des plus délicieuses. De plus, ça va un peu freiner les ardeurs de sabotage des joueurs loin de leur objectif personnel car en voulant que le groupe échoue dans son objectif, ils vont aider le traitre à atteindre le sien!
La mécanique centrale de Dead of Winter est un système de choix d’action avec des dés assez original. Chacun va jouer à son tour et au début chacun va jeter autant de dés qu’il n’a de survivants +1. Il pourra ensuite faire toutes les actions à sa disposition (il y en a 13 différentes – Voir Vin d’jeu d’aide: Dead of Winter vindjeu V1- dont 6 nécessitent l’utilisation d’un dé dont le résultat doit quelques fois être supérieur à certaines valeurs). Chaque joueur va gérer un groupe de survivants et comme le nombre de dés jetés dépend du nombre de survivants, au plus vous aurez de survivants, au plus vous aurez d’actions à réaliser mais également au plus de zombies apparaitront aux endroits où vous êtes présents. Et pour avoir de nombreux survivants dans votre groupe, il va falloir fouiller certains lieux de la ville. Et si vous fouillez, vous allez dépenser des dés précieux pour se battre contre les zombies. Et c’est là le mélange subtil de Dead of Winter, fouiller pour soi les lieux mais pas de trop pour se laisser des actions disponibles en vue d’atteindre l’objectif commun.
Dead of Winter est le jeu semi-collaboratif le plus réussi que je connaisse. Les joueurs vont réellement œuvrer pour atteindre l’objectif commun tout en veillant à son objectif personnel également. Une ambiance suspicieuse règne tout au long de la partie car on va essayer de découvrir si un traitre se cache parmi les survivants ou non. Non seulement on va jouer à un jeu, mais on va également suivre le déroulement d’un film gore. Les mécanismes sont sympas mais on profitera pleinement du jeu en s’imprégnant de son ambiance et en décortiquant les faits et gestes de ses adversaires afin de déceler les soupçons de traitrise éventuels ou de l’encourager à de l’héroïsme pour le bien commun. Le film a quelques fois des moments un peu trop lents mais dans l’ensemble il est passionnant et pas trop long (2 heures).
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Comment ça je suis un méchant MJ ? Bien sûr ! J'en suis fier même ! Et en plus vous me payez pour cela !